Je me suis écorché le coin du cœur, à trop croire en des futurs qui s’évanouissaient au fil des vagues. J’ai accepté les douleurs et les doutes, j’ai accueilli les matins trop durs de rêves évanouis et les soirs qui s’engloutissaient de noir, j’ai ravalé mes larmes parce que j’avais oublié l’espace clair d’une seconde l’or que j’avais déjà en main. J’ai fermé les yeux, longtemps, tentant de serrer les paupières sur les fantômes de prémisses mortes. J’ai bercé mes élans de la douce certitude qu’un vent salé les porterait, mois après mois, j’ai gommé mes aspérités de tristesse pour mieux dessiner en trait plein, j’ai accepté mes chutes invisibles pour espérer et pour lutter toujours, et pour me souvenir que les cailloux de la route n’en enlèvent pas les pousses folles. Alors, je lance encore les yeux vers cet horizon qui dit son calme et son infini, les étoiles tues derrière le bleu et habillées de promesses, écoute, attends et écoute, à chaque nuit son aurore.
↧