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Channel: Oh mes beaux jours – Les mots ailés
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Les jours écrits et ceux à écrire

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Ce matin, tout est blanc dehors, chaud dedans. Le poêle chante son feu et le café (d’épeautre, mon compagnon de grossesse) est brûlant. Je voudrais laisser mes yeux se perdre dans toutes les fumées, celles qui s’évanouissent trop vite et qui poursuivent leur course avant qu’on ne les touche du doigt. Je me retourne sur 2016, et je souris.

2016, c’était des nuits et des peurs au début, des maux et des larmes, que ses bras toujours balayaient, c’était des espoirs fragiles et des marches de funambule. C’était du travail, beaucoup, de la fierté qui va avec, du recul aussi, parce qu’au fond tu sais c’est pas ça la vie. C’était des projets, des voyages, c’était l’Italie en double, Venise en bis repetita qui placent beaucoup, c’était ces pâtes du Portego le soir de l’arrivée (parce qu’il faut toujours manger des pâtes au Portego le soir de l’arrivée),  les hauteurs de Saint-Marc à l’heure H de mes 30 ans, c’était lui qui me guidait dans les ruelles parce que toujours il est mon guide, c’était un opéra à six dans la nuit, c’était notre amour infini pour ce bout de terre dans l’eau, encore, encore. 2016, c’était l’écriture ici, aussi, vous toujours plus nombreux. C’était ma posture de « blogueuse » qui s’affinait, dans le refus de la course au succès, la volonté de fuir les diktats du chiffre, dans le désir simple d’écrire et de partager en totale liberté, en affranchissement de toute barrière autre que ma petite pudeur. Paradoxalement, c’était aussi la rencontre de beaucoup ici, qui venaient par je ne sais quelle pancarte, pour agrandir la jolie famille des Mots Ailés.

2016, c’était la robe noire du spectacle de danse qui tournait, et les pieds nus un peu écorchés sur la scène, c’était le sourire des enfants pendant les matchs de foot et le maquillage sur les joues, les pizzas aux artichauts, un mariage dans un jardin, une valse dans ma robe bleue, un drôle d’été très froid puis très chaud. C’était un test aussi, un résultat, des larmes de joie, des nausées, le bruit d’un coeur, des images en noir et blanc qui bougeaient sur un écran et qui remuaient le ventre et l’esprit. C’était des annonces, des touts petits coups, puis des plus gros, des premières fois, c’était moi sur tous les fronts, puis moi dans le canapé, et lui qui toujours (me) veillait, c’était des livres, de la musique, des cheveux plus longs et des lunettes rondes. C’était la révolution là-dedans, la vie changée avant le vrai changement, c’était le monde qui devenait en couleur, en trois dimensions, c’était tout en plus fort pour toujours. C’était son regard doux et large et noir posé sur moi avec plus de confiance et d’amour qu’avant, alors que je ne pensais pas que c’était possible, vraiment. C’était son nom, sa peau, sa voix en grand dans mon écran intérieur coloré du même amour plus grand alors que je ne pensais pas, non plus, que c’était possible, vraiment. C’était son soutien, mon soutien, sa main dans la mienne, c’était notre cellule et notre roman à nous, plus beau encore.

2017, je t’attends. Tu seras belle, tu seras une aventure.

Tu seras vivante.




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